Chères amies et chers amis,
Nous rendons hommage ce jour au courage et à la volonté extraordinaires de Caroline, victime d’une double amnésie traumatique suite à des violences sexuelles subies pendant son adolescence et sa jeune vie de religieuse.
Ce sont les agressions sexuelles perpétrées par un prêtre qu’elle raconte à TV5 Monde dans l’interview qui suit à 6 minutes.
Voilà dix ans que Caroline, aujourd’hui âgée de 51 ans, a quitté le monastère. C’est récemment que les souvenirs de l’agression commise par ce prêtre ont explosé à sa conscience après plus de deux décennies d’amnésie traumatique.
“J’avais 22 ans. Il m’a regardée et dit +écoutes Caroline c’est pas compliqué+. Il a mis ses mains sur mes seins. Je ne vous raconte même pas ce que j’ai vécu à ce moment là. Après, il a mis ses mains entre mes cuisses”…
“J’étais tellement sidérée que je n’ai même pas pu répondre. Et cet homme m’a fait plongée dans une fange terrible. Pendant des années, j’ai vécu une vie parallèle à la mienne”…
Ce traumatisme a aggravé celui subi à l’adolescence (un viol) quand elle avait 14 ans. Depuis, Caroline a dû entreprendre une très lourde thérapie, être hospitalisée et suivie par un service de victimologie. Sa santé aussi a été très affectée par ces violences non métabolisées…
Après la résurgence des souvenirs de l’agression du prêtre, Caroline s’est tournée vers sa hiérarchie ecclésiastique. Celle-ci a évoqué des “gestes déplacés”, une expression dénigrante qui l’a faite bondir…”en voyant +gestes déplacés+ j’ai dit non”, raconte-t-elle.
Elle écrit alors au pape François qui lui répond en reconnaissant l’agression qu’elle a subie et en lui faisant part de sa “profonde tristesse” et “peine” dans une lettre.
Aujourd’hui, l’agresseur de Caroline coule une retraite paisible dans un monastère, les faits étant prescrits pour la justice.
“C’est +dégueulasse+. Non je ne suis pas d’accord, pas après tout ça. L’église, il faut qu’elle soit assainie de tous ces pervers. Il en faut plus un seul. Tous réduits à l’état laïc!”…
En 2016, ce prêtre, qui a fait plusieurs victimes, a été jugé par un tribunal ecclésiastique. La sanction? Interdit de confession “parce qu’il était sourd (!)” mais pas defroqué. Un scandale absolu….
Caroline regrette “toutes ces années perdues” par tant de souffrance mais elle souligne: “il me reste l’autre moitié de ma vie”….
Ps: Caroline a été l’une des premières supportrices et membres de MoiAussiAmnesie. Nous lui en sommes très reconnaissantes et admirons son parcours de combattante.
Bon dimanche à toutes et à tous.
Mie Kohiyama pour le groupe MoiAussiAmnesie