Je viens de voir Les Chatouilles, le film d’ Andréa Bescond et d’Eric Metayer, en ce jour de sortie nationale dans les salles.
J’en suis sortie en titubant, bouleversée après être passée du rire aux larmes, à la rébellion ou à la tension intérieure, entre autres états émotionnels.
Heureuse d’y avoir retrouvé l’esprit du spectacle des Chatouilles que j’ai tant aimé.
J’ai vibré à l’unisson avec Odette, petite dans sa solitude souffrante et mutique, plus tard dans sa violence intérieure, conséquence des viols non extériorisés et traités.
J’ai été bluffée par les performances de Karine Viard en mère portant haut le déni et de Clovis Cornillac, en père au ton juste et émouvant.
A la fin du film, une femme assise derrière moi était en larmes. Des flots de larmes qui coulaient ininterrompus…qu’elle ne cherchait pas à étouffer.
Une autre femme s’est alors approchée d’elle pour lui proposer du soutien. Elle l’a remerciée et lui a dit “ça m’est arrivée aussi”…
Je ne dévoilerai pas plus avant le film pour celles et ceux qui ne l’ont pas vu si ce n’est que les chiffres en matière de pédocriminalité sont rappelés à la fin.
Les chiffres qui tuent: un enfant sur cinq en Europe.
Ce film, qui est une première en France, en ce qu’il va explorer les ressorts infernaux de la pédocriminalité et son impact psychotraumatique à long terme, contribuera certainement à une prise de conscience majeure et espérons le à une sortie générale du déni.
Avec le spectacle et le film, Andréa Bescond et Eric Métayer font oeuvre d’utilité publique. Comme l’écrivait si justement le JDD, leur film “moins sophistiqué que Festen, plus accessible qu’un discours de pédopsychiatre, est un grand film populaire dans tout ce qu’il peut contenir d’universalité, d’humanité sans pathos excessif, et même de touchantes maladresses”.
Un grand film populaire sur un des pires fléaux qui touche notre société: les violences sexuelles contre les enfants, dont 80% sont d’origine intra-familiale.
Rappelons enfin que la France est dans une situation quasi totale d’impunité de la pédocriminalité. Seuls 4% des victimes portent plainte et seul 0,3% (!) de l’ensemble des viols sur mineurs sont jugés aux Assises.
Il est donc plus que temps de faire évoluer nos lois: de fixer un âge de consentement légal ferme, d’introduire l’amnésie traumatique dans la loi pour permettre aux victimes dont les souvenirs resurgissent de voir leur plainte instruite et de tendre vers l’imprescriptibilité des viols sur mineurs. Autant de mesures qui n’ont pas été incluses dans la Loi Schiappa.
Un des personnages adulte du film, victime du pédocriminel a le crie d’ailleurs dans une des scènes: “elle est où la prescription de ma terreur?”. Nous pourrions toutes et tous hurler cette phrase à l’unisson…
Belle fin d’après-midi à toutes et à tous,
Mié Kohiyama pour le groupe MoiAussiAmnesie
Je suis sortie du cinéma roggy.
Le film parle de tout et n’oublie rien, ni ce qui se passe quand tout explose, ni la colère, ni les conduites addictives.
L’imcomprehen des proches.
Les séances avec la psy sont un vrai régal 😊
Le film nous replonge dans notre histoire mais ça fait un bien énorme de le voir !
On ressort léger de savoir que tout les mécanismes sont expliqués et vont être vus par beaucoup de monde
Merci Andréa et Eric pour ce film !!!