Chères amies et chers amis,

Grâce à un ami et militant japonais, nous avons appris aujourd’hui que pour la première fois au Japon, un homme âgé de 62 ans a témoigné publiquement d’agressions sexuelles perpétrées par un prêtre dans une école religieuse où il était élève et d’amnésie traumatique.

De confession catholique, Katsumi Takenaka avait 9 ans quand il a été agressé à de multiples reprises par un prêtre dans une école catholique à Tokyo. Ces agressions sont tombées dans les oubliettes de son inconscient, victime d’une amnésie traumatique.

C’est en 1991 à l’âge de 34 ans, que les souvenirs des violences sexuelles subies ont brutalement resurgi, 25 ans après les faits.

Un témoignage très poignant et très courageux. Pourquoi? Au Japon, le viol reste encore un sujet tabou et MeToo n’a eu qu’une très faible influence.

L’affaire Shiori Ito, cette jeune journaliste qui a révélé le viol qu’elle a subi de la part d’un homme de pouvoir en est un exemple parlant. Après avoir libéré sa parole, elle a subi les pires humiliations et insultes. Elle a été obligée de quitter le Japon où elle est revenue depuis.

Par ailleurs, M. Takenaka en parlant d’amnésie traumatique, a eu un double courage car c’est un sujet sur lequel il est déjà difficile de s’exprimer dans nos pays occidentaux où la parole s’est libérée davantage.

M. Takenaka suscite donc toute notre admiration. Nous espérons surtout que ce témoignage soit le prélude à une véritable libération de la parole au Japon de victimes de pédocriminalité et de violences sexuelles. Un mouvement –allons rêvons un peu– semblable à celui suscité en France par La Parole Libérée.

Belle soirée à toutes et à tous.

Mie Kohiyama pour le groupe MoiAussiAmnesie